POV :)

" Entre 8 et 10 millions d’Indiens vont entrer tous les ans sur le marché du travail au cours des dix prochaines années ; l’économie du pays va donc devoir créer près d’un million d’emplois par mois jusqu’en 2025." Source https://data.worldbank.org/country/india

samedi 7 janvier 2017

La peste ET le choléra

J'entends parler ici ou là, à propos du RdB, d'une opposition entre le monde du travail et celui de la paresse, ou entre le monde de " ceux qui travaillent " et ceux " qui attendent sans rien faire". 

Cette opposition en recouvre une autre, c'est le départ entre ceux qui ferment les yeux sur ce qu'on cautionne lorsqu'on va " travailler " et ceux qui refusent de collaborer à l’œuvre destructrice de la machine.

Aller travailler chez Vivarte, ce n'est pas emballer des chaussures, c'est cautionner la pourriture du LBO et la saloperie des délocalisations, pour permettre à d'autres de mettre leur pièce de cent sous dans la fente en faisant tourner la machine à exploiter des asiatiques et à pourrir la planète. 

Travailler, ce n'est pas élever des animaux, c'est cautionner un système de pourriture de l'alimentation et de l'environnement, travailler dans la restauration, c'est cautionner une industrie agro-alimentaire qui détruit las planète.

Vendre des avions, c'est pire encore, au civil on ajoute la corruption des ventes d'armes en Asie et en Afrique, l'Afrique où le peuple ne voit jamais un rond des milliards détournés. En Afrique du Sud, c'est l'industrie minière qui est corrompue, en Europe, les têtes tombent régulièrement, remplacées par d'autres. En Chine, n'en parlons même pas.

On peut multiplier les exemples, travailler en général, c'est surtout faire tourner les roues d'une machine de corruption généralisée qui ferme les yeux sur son degré de pourriture, pourvu que moi mes enfants parlent plusieurs langues. 

Fermer les yeux sur le sang qu'on a jusqu'aux épaules, dire " après moi le déluge ", se satisfaire de l'éducation de ses enfants, quitte à pourrir la planète de tous les autres terriens, voilà un profil qui caractérise l'engagement compris dans le " travail ". 

Et curieusement, on n'entend jamais parler d'une idée qui voudrait que si les jeunes n'entrent plus sur le marché du " travail " c'est parce qu'ils s'exilent volontairement dans de petites structures qui leur semblent plus " propres " (ONG...)

Ce n'est pas qu'ils ne veulent plus " travailler". Ce dont ils ne veulent plus, c'est du terrain de jeux pourri que leur ont laissé leurs aînés, si occupés à s'entre exploiter qu'ils ne réalisent pas que c'est leurs propres enfants qu'ils détruisent maintenant.

Ainsi comme à Pékin l'enfumée, nous aurons la Peste ET le choléra. La fumée empoisonnée d'une civilisation corrompue ET une économie en train de crever. Et pour le bien de tous. Les jeunes les plus actifs tendront des câbles en travers des robots des oppresseurs , comme dans Terminator et Starwars. Les plus contemplatifs attendront que la pourriture ronge définitivement le système pour s'y intéresser à nouveau.

Et c'est de ces derniers qu'il faudra parler en termes qui masque le phénomène. Ainsi les casseurs dans les manifs seront des " anarchistes". Des tout ce qu'on veut, sauf des gens qui, bien loin de toute orientation politique, n'ont plus rien à faire des options proposées. Quant au grand parti majoritaire, ceux qui ne se déplacent plus pour voter, on n'en parle carrément plus.

Le système à tout intérêt à faire migrer le débat dans l'espace numérique, car ce dernier se contrôle admirablement bien.

Google released a new tool on Thursday that could help businesses better identify and manage abusive comments and online harassment on their websites. The Google Perspective API uses machine learning to rate how "toxic" a given comment could be to a discussion.
Perspective, announced via a Google blog post, was born out of a Google division called Jigsaw, which ramped up its troll-fighting efforts in September 2016. Google's Perspective is part of a larger Jigsaw effort which, among other things, is working to study "how computers can learn to understand the nuances and context of abusive language at scale," its website said.
Le plus simple pour limiter la progression de l'opposition, c'est qu'on n'en entende plus parler. Plus besoin d'envoyer les opposants au Goulag, il suffit que leurs propos soient filtrés par les machines. Pour les durs à cuire, on enverra la police anti-terroriste, qui, pendant l'état d'urgence, peut faire n'importe quoi.

Que la plupart des fils de commentaires se terminent en pugilat stupides devrait plutôt inciter à éduquer les gens qu'à leur imposer un silence artificiel. En les usant de la sorte, ils finiront peut-être par se détourner du système.

mercredi 4 janvier 2017

L'entubage numérique, suite

Quand mon arrière-grand père venait à la maison alors que j'étais enfant, dans les années 60, il arrivait à ma mère de décrocher le téléphone pour appeler un taxi. Temps total de l'opération 1 minute.

Hier j'ai vu deux personnes galérer avec deux iphone 6 pour avoir un taxi. Temps de lutte près d'une demie-heure pour le même résultat.

Idem pour les avions, les assurances etc. On leur vend une fortune des téléphones de merde, équipés d'applis de merde. Et ils font le boulot de standard de taxi, d'agent d'assurance, d'agence de voyages...

Bien sûr, c'est au prétexte que c'est moins cher. Tout est moins cher à commencer par le paquet de cigarettes à 50 francs :D

La différence, c'est qu'ils ont foutu en l'air l'emploi de tous ces gens et qu'on fait faire le boulot au client sur leur iphone. Mais bien sûr " ils ne peuvent plus faire autrement ". 

C'est à pleurer de rire de voir ces gens se foutre les uns les autres à la rue consciencieusement, en bon consommateur rusé qui payent moins que les autres.
Ces pauvres crétins de chauffeurs Uber, qui pensent accompagner le progrès de la mondialisation numérique de la croissance numérique du changement de la mutation, ne font que servir dans un premier temps de main d’œuvre bon marché, aidant ainsi Uber à faire crever les taxis. 

Une fois le terrain nettoyé, Uber vire les esclaves et met des self-driving cars. Les travailleurs s'entrenculent gaiement, et les connards de la Chli con Valle récoltent la mise.
Ensuite les connards entubés vont pleurnicher auprès du gouvernement pour avoir du chômage et des aides. Mais si le gouvernement s'avise de toucher à Uber, c'est du communisme, ça empêche les entreprises de générer de la croassance et de l'emploa.

Aaaaah, c'est tellement bon de voir ces crétins s'entretuer pour faire la fortune de leurs exploiteurs, qu'on en vient à souhaiter que leur agonie se prolonge, malgré tout le mal qu'ils se font. 

Idem hier pour avoir un Rdv dans une clinique (évidemment privée, il n'y en a plus de publique). De mon temps, on avait au bout du fil une dame qui répondait, et qui vous passait le service concerné. Maintenant après des galères de robot vocal qui vous propose d'émerveillement en émerveillement des options dont vous n'avez que faire, on tombe sur un message : " La messagerie de krkeeehehrerekereshhhhhh (bruit de voiture qui roule sur fonds vide) est pleine, au revoir", et le robot vous raccroche au nez.

Et c'est le progrès ça ? Le progrès pour les actionnaires de la Générale, qui s'en mettent plein les fouilles en faisant tourner une clinique de trois cents lits avec deux médecins roumains. Mais le progrès pour les salariés, les patients, les soignants ? Pour la population " en général" ?